Leopoldo Pomés, photographe totalement barcelonais, a connu une carrière prolifique, qui mêlait une œuvre artistique, publicitaire tout autant que profondément intellectuelle – dans le meilleur sens du terme, c’est-à-dire qu’il n’y eut pas un artiste ou un écrivain catalan ou même espagnol qui n’ait pu échapper à son objectif. Toujours élégant, très dandy, protagoniste de la GaucheDivine – un mouvement d’intellectuels et d’artistes de gauche qui s’est développé à Barcelone dans les années 1960-1970 –, habitué des plus grandes fêtes, il aurait pu être un personnage de roman. Son travail, représentatif de la Vanguardia – grand journal espagnol édité à Barcelone– a révolutionné le petit monde de la photographie espagnole de son époque, en signant des images sensuelles et fortes, des portraits féminins délicats ainsi que des campagnes publicitaires qui firent grand bruit à son époque.

Celui qui considérait qu’une bonne œuvre, que ce soit une peinture ou une photographie, dure dans le temps, elle ne se termine jamais, on y découvre toujours quelque chose, une beauté intérieure qui demeure un mystère, signe ici un de ses plus célèbres portraits de femme – celui de la belle mannequin espagnole Laure Ponte.