#85

Le gardien du temple, Mahabalipuram, Inde

Olivier Barot

Mahabalipuram, la « cité du grand Bali » (un souverain mythique), est le nom actuel de l’antique Mamallapuram, la ville de Mahamalla, le « Grand Lutteur » (titre porté par le roi). Au sud de Madras, sur la côte de Coromandel, cette cité demeure le plus célèbre site archéologique de l’Inde méridionale.
Peu à peu abandonné à partir du XIIe siècle, le site, déserté, est devenu la proie des éléments naturels – ainsi, envahi par le sable, il ne conserve aucune trace d’habitation humaine: alors que, signe des cieux, les temples, édifiés en pierre ou en roche, ont pu traverser le temps.

Je suis l’Âme qui réside en tous les êtres vivants ; je suis le commencement, le milieu et la fin des êtres vivants.

Parmi les Adityas, je suis Vishnu ; parmi les corps lumineux, le Soleil rayonnant ; je suis Maritchi parmi les Maruts, la Lune parmi les constellations.

Entre les Védas, le Sâma ; entre les dieux, Vâsava. Entre les sens,
je suis l’Esprit ; entre les vivants, l’Intelligence. (…)

Je suis le premier des Pontifes, sache-le bien, fils de Prithâ ; je suis Vrihaspati. Entre les chefs d’armée, je suis Skanda ; entre les lacs, l’Océan. (…)

Dans les choses créées, Arjuna, je suis le commencement, le milieu et la fin. Entre les sciences, celle de l’Ame suprême ; pour ceux qui parlent, je suis la parole.

Entre les lettres, je suis l’A ; dans les mots composés, je suis la composition. Je suis le temps sans limite ; je suis le fondateur dont le regard se tourne de tous les côtés.

La mort qui ravit tout et la vie des choses à venir. Entre les mots féminins, je suis la gloire, la fortune, l’éloquence, la mémoire, la sagacité, la constance, la patience.

Je suis le grand hymne entre les chants Sâma ; et entre les rythmes, la glâyatri. Entre les mois, je suis le mâgacirsha. Entre les saisons le printemps fleuri.

Je suis la chance des trompeurs ; l’éclat des illustres ; la victoire ; le conseil ; la véracité des véridiques. (…)

Mes vertus célestes n’ont pas de fin, ô Arjuna (…).

La Bhagavad-Gîta