#65
Renée, Biarritz, 1930
Jacques Henri Lartigue
Sensible toute sa vie à la beauté des femmes, Jacques Henri Lartigue rencontre, au début des années 1930, Renée Perle, une jeune mannequin d’origine roumaine. Le charme de Renée me bouleverse, comble les désirs de mes sens… Grande, mince, un long cou, une mèche brillante qui lui caresse la bouche. Dans les yeux des femmes et le regard des hommes, je vois se refléter la beauté de Renée (Journal, Paris, mars 1930). Elle sera, pendant le temps de leur passion intense, sa compagne adulée et son modèle fétiche. Renée trouble et fascine Lartigue qui avoue qu’elle est belle, qu’elle est tendre, elle est tout ce que je désire. Je vis dans un rêve.
Lartigue aurait aimé que cette époque ne finisse jamais: Renée, c’est le jardin fleuri de mes rêves. Je voudrais m’y promener toujours. Toujours sans me lasser. Mais comme beaucoup de belles histoires d’amour, celle-ci eut une fin. La rupture eut lieu au bout de deux ans et Lartigue et Renée ne se reverront plus.
Il reste, de cette courte époque, d’innombrables et merveilleuses photographies, à tel point que l’on peut dire qu’il y a eu, dans l’œuvre de cet artiste, une période Renée. Celle d’images immaculées, celles d’une idylle parfaite, le temps d’un été qui n’en finissait jamais. Dans des lieux toujours chics, Biarritz, Hendaye ou autre; dans de belles voitures et sur des plages au sable d’un blanc immaculé. Celles d’un rêve devenu réalité.