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Apsara, Preah Khan, Angkor

Véronique de Folin

Cette charmante jeune fille est une apsara, une danseuse céleste. En sanskrit, apsara signifie celle qui glisse sur l’eau – en référence à sa naissance issue du barattage de la mer de lait, la fresque célèbre qui orne les murs d’Angkor Vat. En voici l’histoire : les devas (dieux, en sanskrit), mortels, étant épuisés par leur lutte pour la maîtrise du monde, décidèrent d’unir leurs forces à celles des asuras (êtres divins et puissants, principalement connus pour faire le mal) afin d’extraire la liqueur d’immortalité, l’amrita. Après de nombreuses tentatives, le barattage produisit enfin des êtres merveilleux, parmi lesquels les apsaras. Les apsaras sont également les filles de Sattva et les épouses de gandharvas – des hommes-chevaux chanteurs ou musiciens. Selon la légende, les apsaras émergent des eaux pour séduire les hommes ; ceux qui les repoussent deviennent fous tandis que ceux qui les acceptent comme épouse gagnent l’immortalité. Elles sont toujours représentées en tant que danseuses et leur beauté est célèbre.

Cette apsara délicieuse se cache dans un recoin du merveilleux temple de Preah Khan, à Angkor. Discrète, il faut savoir la trouver, tant elle est réservée, tapie dans un recoin un peu éloigné du temple. Mais comme elle est jolie, avec son sourire délicat et ses gestes gracieux… À chacun de mes passages à Ankgor, je ne manque pas d’aller la saluer. C’est mon apsara préférée.