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L'entrée du temple du Jokhang, Lhassa, Tibet, 1985

Jaroslav Poncar

C’est une scène quotidienne à laquelle les habitants de Lhassa étaient habitués : le va-et-vient ininterrompu de pèlerins à l’entrée du temple du Jokhang, d’où émergent d’immenses volutes de fumée dues à l’intense consommation d’encens. Construit au VII° siècle par le roi Songtsen Gampo, il s’agit du temple le plus important pour les Tibétains.

Traditionnellement, le pèlerin tibétain marche tout autour du temple dans une circumambulation dévotionnelle incessante. Le tour du temple fait à peu près 1 kilomètre, trouvant sur son chemin différents monuments importants pour les bouddhistes, tels que l’ancien siège de l’Oracle d’Etat, le monastère Muru Nyingba et un certain nombre de vénérables demeures tibétaines, telles que Tromzikhang et Jamkhang. D’immenses brûleurs contenant de l’encens – les sangkangs – brûlent en permanence dans le temple, aux quatre points cardinaux, afin de plaire aux dieux et de protéger le Jokhang.

Le temple du Jokhang est situé dans le Barkhor, un quartier de Lhassa rempli de rues étroites et imbriquées. Le marché de Tromzihkang, tout proche, est également un lieu d’attraction touristique majeure. Le temple du Jokhang ayant été, depuis 1987, un symbole majeur des protestations tibétaines en faveur de l’indépendance, le quartier a été remodelé – la plupart des anciennes rues et des habitations ont été démolies et remplacées par des rues plus larges et des bâtiments modernes.

Il ne reste donc plus grand chose aujourd’hui de l’extraordinaire atmosphère de dévotion qui régnait au temple du Jokhang, et seules certaines photographies, comme celle-ci, permettent de comprendre l’intensité de la ferveur des bouddhistes Tibétains.