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L’œil de bœuf, musée du Louvre, 1983
Pierre de Fenoÿl
Pierre de Fenoÿl a délibérement choisi d’être un photographe de paysage. Etre photographe, c’est matérialiser un intuition poétique de la réalité. C’est recevoir, apporter, un au-delà qu’on ne soupçonne que par la poésie. Un paysage, au demeurant toujours changeant, inconstant : Photographiquement, le paysage se modifie à chaque minute. Une photographie de paysage est un instantané. Apparemment rien ne bouge, mais de même qu’à une source on ne boit jamais la même eau, on ne voit jamais le même paysage.
De son propre aveu, amoureux du temps et de la mémoire, l’artiste a cherché à inventer son propre langage poétique et esthétique : Dans ce voyage initiatique plus qu’esthétique, l’important est de regarder le temps passer, non pas de passer son temps à regarder. Dans cette quête à travers le réel, ma mémoire est mon style.
Ainsi, de cet aperçu du Louvre à travers un œil de bœuf, notre mémoire et notre imagination peuvent esquisser à leur guise le paysage entrevu. Tel un magicien, ainsi que l’a voulu Fenoÿl.
Photographe, je possède une clef du temps. La terre est mon horloge, l’ombre ses aiguilles. Ne me demandez pas « Quelle heure est-il ? « mais » où en est l’ombre ? »