#105

Quais de la Seine, Paris, 1980

Pierre de Fenoÿ

Paris s’est construite autour de la Seine et les parisiens sont des amoureux de la Seine. Rien n’est plus charmant que de se balader, n’importe quand – sous une pluie d’automne, par une matinée glacée d’hiver, un jour léger de printemps ou bien une belle journée d’été – sur les quais. Là, le temps est le maître des horloges et comme le dit Pierre de Fenoÿl, dans ce voyage initiatique plus qu’esthétique, l’important est de regarder le temps passer, non pas de passer son temps à regarder.

La Seine a bien de la chance, elle a même sa chanson, écrite par Jacques Prévert…

La Seine a de la chance
Elle n’a pas de souci
Elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et elle sort de sa source
Tout doucement, sans bruit…
Sans sortir de son lit
Et sans se faire de mousse,
Elle s’en va vers la mer
En passant par Paris.

La Seine a de la chance
Elle n’a pas de souci
Et quand elle se promène
Tout au long de ses quais
Avec sa belle robe verte
Et ses lumières dorées
Notre-Dame jalouse,
Immobile et sévère
Du haut de toutes ses pierres
La regarde de travers

Mais la Seine s’en balance
Elle n’a pas de souci
Elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et s’en va vers le Havre
Et s’en va vers la mer
En passant comme un rêve
Au milieu des mystères
Des misères de Paris

La Chanson de la Seine