Berger et ses moutons, Toconce, Atacama, Chili
Andres Figueroa
C’est une image paisible, en apparence : un berger, assoupi dans son champ sous un soleil de plomb, se repose à côté de ses moutons. Mais les apparences sont trompeuses : le désert d’Atacama, un des territoires les plus arides du monde, recèle quelques oasis hospitalières, mais surtout un territoire splendide à la dureté âpre et sauvage. Et d’une beauté brute, telle qu’elle est évoquée par le poète chilien Pablo Neruda :
Disséminé, cendre
substituée, thyrse noir
avec sa perle extrême où la lune apparaît
aveugle, en des couloirs de cuivre en deuil. (…)
Quel dur rayon brise son émeraude
entre des pierres indomptables,
cristallisant le sel perdu ? (…)
il n’y a rien hormis tes lignes de secret,
rien si ce n’est ton front de sable (…).
Atacama, Chant Général, VII